Dans ma première newsletter de la saison, je voulais parler de tous ces hommes ultra-lambdas qui sont érigés en hot guy of the month. Je ne vais pas citer de noms, mais vous savez parfaitement de qui — et de quel genre de personne — je parle. Mais j’ai décidé de ne pas le faire, parce que ça leur accorderait trop de peps.
Mais comprenez bien ! Ce qui me chipote, ce n’est pas qu’on puisse trouver des hommes banaux (ayez la ref, svp) incroyablement sexy. Parce que tous les goûts sont dans la nature, que le banal n’existe pas vraiment et que tout le monde devrait avoir le droit de trouver son petit oreiller humain et humide, surtout à l’arrivée du grand froid et des jours pluvieux.
Ce qui me chipote ici, c’est le trop peu d’attentes qu’on a envers la gent masculine. Il y a une trend TikTok qui dit qu’« un homme extraordinaire n’est souvent qu’une femme ordinaire ». Et duuuuh ! Y a-t-il eu une déclaration plus vraie que celle-ci depuis que Galilée a insisté sur son « Et pourtant, elle tourne » ? Je ne pense pas.
Je sais que je prêche une petite poignée de convaincus et que les gens qui me lisent et me suivent sont du même bord que moi, mais je le répète pour les nouveaux arrivants et autres retardataires : on en a marre du double standard. On en a marre de lire des threads et autres TikTok qui nous expliquent pourquoi un homme de 60 ans aura toujours plus de chances de se marier qu’une femme de plus de 30 ans, puisque les mecs seraient du vin et que nous, femmes, serions du lait.
Déjà, personnellement, j’aime trop le lait (comme tous les serial killers, d’ailleurs). Et si j’étais un lait, je voudrais être le concentré sucré. Celui qu’on déguste en cachette et qu’on remet vite dans la porte du frigo. Celui qu’on mange à petite dose tellement il est moelleux et riche. Celui qui rend tous les cheesecakes et pancakes un peu plus onctueux : un véritable petit péché mignon.
Mais là n’est pas la question. Ni même la réponse. La réponse, c’est qu’on doit toutes arrêter de participer à ce mythe qui veut que les femmes préfèrent les hommes moins beaux mais drôles, et que les bidons bien remplis seraient plus attirants que les abdos bien tracés. Ce n’est même plus une histoire de goût, là, mais de misogynie. On veut nous faire croire que la femme moyenne fantasmerait sur un mix entre James Gandolfini et Adam Sandler, alors que les hommes seraient plus attirés par un doux melting-pot de Margot Robbie, Cindy Crawford et Adriana Lima. Comme de par hasard (ayez aussi la ref).
Et je mourrai peut-être seule sur cette colline, mais je pense qu’en tant que femmes hétérosexuelles, on est socialement entraînées à être hypées par des hommes nuls, histoire qu’ils n’aient pas besoin de faire le moindre effort. Et je pense sincèrement que c’est la théorie du complot la plus plausible et factuelle du monde à l’heure où je vous parle.
Pourquoi les femmes n’auraient-elles pas le droit de faire des choix superficiellement esthétiques en amour sans subir les foudres des partisans du « c’est ce qui est à l’intérieur qui compte » ?
Ça me fait penser à ce texte de Chimamanda Ngozi Adichie, qui explique très justement que les hommes et les femmes veulent se marier, mais pas du tout pour les mêmes raisons.
C’est injuste et dépassé. Laissez-moi m’arrêter au physique de temps en temps.
Du coup, on fait quoi pour inverser la tendance ? On ne crie pas trop fort notre amour (intense) pour les Tony Soprano de ce monde, et jusqu’en novembre, on ne reposte que des Tom Hardy, Damson Idris et Charlie Hunnam. La honte doit changer de camp.
Un cuir rock, comme Cobain (et Vetements)
Un truc bien zippé, de haut en bas, comme au dernier défilé Luar
Le même manteau qu’à mes 12 ans… mais maintenant, je l’aime bien
Nour Hammour rime tellement bien avec « mon amour »
La track jacket de l’entraîneur de la Juventus
Reebok. Sûrement vintage… ok ?
Une boule de poils sous le bras, signée LaQuan Smith (et si on peut également avoir la robe, on ne va pas faire la fine bouche)
Un sac Carel tout vernis et tout rouge (comme l’amour que j’ai pour toi, la la la la la la la la la)
Ce look Georges Hobeika de 2003, pour rejoindre le Scooby-Doo gang
On se retrouve vendredi prochain. Parce que le vendredi, tout est permis. Et surtout : le bon goût.