Allô, Alexander Skarsgård ? Suis-je moche ou simplement grosse ?

En y pensant bien, j’ai vraiment la vie des héroïnes de rom-com des années 2000.

Je peux l'essayer en L ?
6 min ⋅ 28/05/2025

Vous savez, ce genre de film avec ce genre de fille un peu délurée, qui a grandi à la campagne et s’en va à la ville pour devenir journaliste de mode. Un stage après l’autre, elle passe de la pierre à lécher à Hervé Léger. Et franchement, c’est trépidant de vivre la vie dont on a rêvé depuis toute petite. Les paillettes dans les yeux et sur le sac Coach ou Carel, les invitations à des soirées privées où tu dînes en face de Skepta, les premiers rangs de défilé, les chauffeurs, les cadeaux… Mais quand on évolue dans un milieu si différent de celui qui nous a vu naître et façonner, il arrive souvent un moment où l’on ne se sent plus vraiment en accord avec soi-même. On boit son Cécémel un matin et on se demande : « Est-ce que j’ai vraiment envie de passer le reste de ma vie sur des guest lists et dans des endroits où la plupart des gens semblent se demander ce que je fiche ici ?, Puis-je vraiment m’épanouir dans des milieux où on se plait tant à être hautains et sectaires ? »

Bien sûr, je ne dis pas que tous les gens de la mode et des médias sont des Regina George en puissance. Et je ne dis pas non plus que je n’y ai pas rencontré des personnes extraordinaires, pleines de bonté et de bienveillance. Mais si on était dans les Winx, dites-vous qu’il y aurait sans doute plus de Trix que de Bloom.
J’ai interviewé Loïc Prigent une fois (petit clin d’œil à la Belgique), et je lui ai demandé si la mode était vraiment un milieu de gens minces et méchants. Il m’a répondu : « Plus qu’un autre milieu, tu penses ? » Il a sûrement raison. Le fromager, lui, doit sans doute passer ses journées à se plaindre de la vache boudeuse qui refuse de se faire traire, parce que c’est sa réalité à lui. Personnellement, j’ai décidé de ne plus m’en plaindre. J’ai changé de vache. Je suis un peu comme cette citation de Samantha Jones qui tourne inlassablement sur les réseaux, où elle dit qu’elle a atteint un âge où elle refuse de passer plus de 30 minutes à ne pas faire ce qu’elle aime réellement.

Et si ma vie était vraiment un film, ce serait le moment où l’héroïne marche dans les rues de sa ville d’adoption après une énième réunion anxiogène. Sur son baladeur, elle écoute Sum 41 ou LeAnn Rimes. Elle s’arrête sur un banc puis, sur un coup de tête, prend un billet de train pour son Michigan natal. Elle arrive au petit matin devant le boulot de son père. Il lui en veut pour tous ces anniversaires et fêtes de famille qu’elle a ratés. Il part, mais elle le retient. Ils se dévisagent pendant cinq secondes, puis s’étreignent longuement, revivant en silence tous ces moments qui ont façonné leur complicité. L’héroïne passe les trois semaines suivantes à faire du levain avec sa mère et à mater sans vergogne son voisin et ami d’enfance, qui a visiblement bien grandi. Un matin, elle reçoit un appel de New York. Ils lui demandent de revenir. Elle hésite, parce qu’elle a peur de se perdre à nouveau. Mais ses proches lui rappellent que le Michigan fera toujours partie intégrante d’elle-même. Alors, elle part. Elle remet ses mules Chanel et son sac Coach à paillettes. Dessus, elle y accroche le petit ours que sa grand-mère vient de lui tricoter. Ça tombe bien, les bag charms font fureur en ce moment. Elle arrive au bureau, démissionne, et décide de se lancer à son compte. Parce que ce qu’elle aime, c’est la mode. Et elle ne laissera pas les gens qui la racontent lui gâcher son rêve et sa passion.
Je ne viens pas du Michigan, et mon voisin n’est pas un fermier sexy qui attendait désespérément mon retour (à mon plus grand regret), mais j’ai démissionné. J’aime toujours autant mes sacs Coach et les paillettes. Alors, j’ai décidé de tricoter ma propre peluche, et de raconter la mode à ma manière. Welcome.

Le skinnytok, l’endroit à éviter (à tout prix)

Un peu comme un marché en plein air, il y a vraiment à boire et à manger sur TikTok. Et tant mieux, puisque ça nous permet à tous d’avoir un fil d’actualité qui nous ressemble. Ça explique donc pourquoi le mien est rempli d’expertes du UK makeup et d’hommes sexy faisant des lives « attrape-filles » dans leur voiture ou leur chambre à coucher, et pourquoi celui de ma petite sœur est envahi de personnes qui écrasent de la craie à mains nues ou découpent des savons colorés en petits morceaux.

À boire et à manger, comme je vous dis. Mais dans un coin un peu plus sombre de l’application, il n’y a quasiment rien à graille — et malheureusement, c’est volontaire. Le skinnytok — comprenez ici le TikTok des gens (très) minces — est peuplé de femmes, plus ou moins jeunes, qui expliquent à leurs abonnés comment, et surtout pourquoi, il faut maigrir. Por qué ? Parce que les bourrelets, ça ne serait pas du tout aesthetic. Après le retour en trombe de l’heroïn chic en 2022, l’engouement autour de la supposée efficacité de l’Ozempic, et toutes ces célébrités qui ont enlevé leurs prothèses et injections pour arborer un look de clean girl en plein pique-nique romantique (hello Kylie Jenner), il faut bien l’admettre : le culte de la maigreur est plus vivant que jamais. Et c’est merdiquement nul. Mais entendez-moi bien : je ne fais pas ici le procès des personnes minces, ni même de celles obsédées par leurs kilos « en trop ». J’en fais partie. Involontairement. Et sûrement comme beaucoup de femmes qui ont grandi dans des sociétés où le corps féminin est scruté sous tous les angles et toutes les lumières. Ça, ce n’est pas moi qui le dis, c’est Britney dans Piece of Me.

Tout comme la popstar de notre adolescence, on s’est souvent senties comme Mrs « She’s too big, now she’s too thin ». Et avouons-le, on a du mal à passer à autre chose. Combien d’entre nous ont encore un rapport malsain avec la nourriture ? Combien d’entre nous culpabilisent après le moindre écart ? Combien d’entre nous commencent chaque deux semaines un nouveau régime miracle ? Combien d’entre nous redoutent l’été et le moment fatidique où il faudra se mettre en maillot devant un peu trop de monde ? Beaucoup trop.
Rolala, nous qui pensions naïvement que le mouvement body positive allait enfin nous libérer de nos chaînes étriquées et nous permettre d’aimer un peu plus les miroirs des cabines d’essayage… Le repos fut de courte durée — voire inexistant. Parce qu’on s’est vite rendu compte que les mannequins plus size mises en avant dans la mode et la beauté faisaient souvent du 40 et avaient presque toujours le ventre plat. De l’esbroufe, vous dites ? Je dirais plutôt un coup marketing bien ficelé.
Quand les marques en ont eu marre de se faire taper sur les doigts, elles ont dégainé quatre mannequins joliment potelées et se sont empressées de crier : « Eh, ça, c’est pas du gras ? »
Et nous, qui avions si rarement vu des femmes qui nous ressemblent sous les projecteurs, on a souri d’un air béat. Franchement, je ne vais pas vous mentir. Pendant deux bonnes années, j’ai cru qu’on avait gagné, que la société était enfin prête à être plus inclusive. J’allais d’un défilé à l’autre et je voyais deux mannequins plus size défiler après un modèle mince. J’étais ravie.

Mais ces dernières saisons, la maigreur est de plus en plus présente sur les catwalks. Et en dehors, elle est idéalisée par toute une partie de la société et des réseaux sociaux. Et là, ça devient un vrai problème. Parce que si toutes les corpulences méritent d’être valorisées, faire de la minceur extrême un mode de vie, voire une tendance beauté, crée beaucoup des dégâts. Surtout chez les jeunes filles et femmes qui construisent souvent leur estime de soi à travers ce qu’elles voient dans leur “Pour toi”.

« Tu n’es pas moche, tu es juste grosse », « Arrêtez de manger trois fois par jour », « Ne terminez pas vos assiettes », « Rien n’est aussi savoureux qu’être mince », « La seule méthode, c’est de ne pas manger », « N’utilise pas la nourriture comme récompense, tu n’es pas un chien » — c’est le genre de “conseils” qu’on trouve sur le skinnytok. Et ses adeptes appellent ça de la motivation toxique. Moi, ça me donne la chair de poule et ça me rappelle de très mauvais souvenirs. Et j’aimerais vous dire que cette tendance est passagère. J’aimerais trouver les mots justes pour qu’on arrête toutes, à jamais, de douter et qu’on se sente toujours comme la fille la plus sexy de la pièce. Mais l’amour de soi, le self-confidence, c’est un combat quotidien. Il y a des jours avec. Et beaucoup de jours sans. Des jours où on rêve d’être plus mince. Des jours où on croit que perdre 10 kilos résoudra tous nos problèmes. Et des jours où on évite notre reflet, persuadée d’être horrible. C’est complètement faux. Et dans le fond (et surtout quand il s’agit des autres), on sait que la beauté n’a pas de poids limite, pas de taille, pas de forme, pas de couleur, qu’elle rayonne de l’intérieur vers l’extérieur.
Mais dans un monde qui s’acharne à nous faire croire qu’on ne sera jamais assez, c’est à nous d’être les gardiennes de nos soeurs. Quand l’une vacille, l’autre doit être là pour lui rappeler à quel point elle est magnifiquement unique.

Je kiffe, tu kiffes, nous kiffons !

La hype d’Alexander Skarsgård 

J’ai sauté dans le train Skarsgård en 2008, quand il jouait le très froid Eric Northman, un vampire sexy et immoral dans True Blood. Un train magnifique et passionnel. Et voir aujourd’hui toutes les fashion ladies fangirler sur ses tenues lors du Festival de Cannes m’a rappelé qu’il n’y a rien de plus sexy qu’un homme qui n’a pas peur de flirter avec son côté sensuel et outrancier.

 Le retour de Telfar ! 

La marque aux petits sacs colorés et irrésistibles fait son grand retour sur le runway. Après cinq ans d’absence, Telfar revient comme cet ex qui vous a fait passer un été inoubliable à Saint-Tropez, et promet de remettre ça — mais en mieux. Je suis excitéééééééééée ! 

Je suis Titi et parfois, Grosminet

Tems, notre star

Qu’est-ce qui est jaune et qui attend ? Cette petite robe indécente qui dort dans mon tiroir depuis bien trop longtemps. Tout comme Aurore, elle se languit d’être réveillée par un chaste baiser et une soirée resto festive. Et comme il fait moche ces derniers temps à Bruxelles, ce sera moi, le soleil. Ça tombe bien : le jaune — du canari au butter yellow — est plus que tendance cette saison.

 Les tongs à talons, all day long

Balenciaga Bel Air Sandal

Je traînais sur TikTok quand j’ai vu un homme affirmer que les tongs à talons - qui faisaient fureur dans les années 90 - seraient un tue-l’amour. Pardon ? Qu’ouis-je ? Mensonges et balivernes ! Ne l’écoutez pas, les filles ! D’ailleurs, voici celles que je veux tout de suite, signées Bottega.

Bottega Veneta Marella Thong

 Les foulards sur la tête et les fesses 

Alessandra Ambrosio, la femme que tu es !

Lors de leur dernier défilé croisière, Chanel nous a offert un foulard rose. Il me tarde de le nouer sur mes longues brésiliennes qui flotteront au vent, comme dans un film ancien d’Audrey Hepburn. Et on me dit dans l’oreillette que les it girls et autres socialites vont porter leurs foulards à la taille, cet été. Au-dessus d’un pantalon large ou skinny, d’une jupe longue ou mini et bien sûr, à la plage, on en veut partout. Ou plutôt, tout-par, comme diraient les jeun’s !


Je peux l'essayer en L ?

Je peux l'essayer en L ?

Par Coumbis Hope Lowie

J’aime les petites fermes perdues dans la campagne bruxelloise, les sacs d’épaule de couleur vive, l’histoire de la mode, les potins mondains, la skincare et les journées tellement remplies et excitantes que tu n’as pas le temps de checker ton téléphone (et encore moins tes mails).

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