Plus effrayant qu’un fantôme à Halloween ? Afficher son mec sur les réseaux sociaux (et encore s’étonner du métissage en 2025)

C’est William qui avait raison : l’enfer est vide, tous les démons sont ici.

Je peux l'essayer en L ?
4 min ⋅ 31/10/2025

Et qui fait le plus peur de tous ? L’hétérosexualité.

« Dans la vie normale, Halloween est une fête où les enfants se déguisent en monstres pour réclamer des bonbons. Dans le monde des filles, Halloween est la seule nuit de l’année où une fille peut s’habiller comme la pire des chiennes et personne n’y trouve à redire. »

Heureusement pour les canins, on a fait du chemin depuis cette citation légendaire du film tout aussi iconique Mean Girls. Et aujourd’hui, grâce au travail colossal de femmes courageuses, les filles peuvent s’habiller comme les pires des chiennes toutes les nuits de l’année. Hallelujah.

Est-ce de l’ironie ? Non, je suis aussi sérieuse qu’une crise cardiaque. Dans toutes les sociétés, la liberté vestimentaire reste encore une victoire pour les femmes — que ce soit le port du voile ou le g-string qui dépasse du jean Marithé + François Girbaud. Nos corps, couverts ou découverts, sont perpétuellement utilisés comme propagande politique au gré des programmes électoraux. Et se les réapproprier à notre guise est un acte de contestation.
Alors, ce soir, se vêtir comme une lapine super sexy à la Rachel McAdams dans Lolita Malgré Moi, c’est un peu comme faire un doigt d’honneur aux paternalistes et traditionnalistes qui veulent faire de nous des étendards de leurs idées nauséabondes.

Okay, okay. C’est un peu tiré par les cheveux et je ne voulais pas du tout parler de ça au départ — mais c’était trop tentant, et surtout trop important : en tant que femmes, nos libertés et nos droits ne sont jamais réellement acquis !
Il faut qu’on reste vigilantes et sur nos gardes. Un peu comme dans une relation hétéro.

Une meuf de British Vogue s’est posé une question cette semaine : Est-ce devenu embarrassant d’avoir un petit ami ? Et, ce faisant, elle a résumé toute la ligne éditoriale de ma présence sur Instagram.
Les hommes nous foutent trop souvent la honte. Et les aimer ouvertement est carrément devenu une activité dangereuse pour la santé — morale et physique. Et il n’y a pas que moi qui le dis.

Sur TikTok, des femmes expliquent qu’elles détestent quand leurs influenceuses préférées commencent à poster trop de contenu avec leur mec, parce que ça devient vite redondant et barbant.
Sur Twitter, d’autres assurent qu’elles préfèreraient s’endormir éternellement plutôt que de s’afficher ouvertement avec un homme.
Sur Instagram, certaines floutent le visage de leur mari par peur du mauvais œil… ou de l’embarras.
Pourquoi autant de femmes ne veulent-elles plus être associées publiquement à un homme ? Parce qu’on ne sait jamais ce qu’il peut se passer d’affligeant ! Tromperie, misogynie… on n’est jamais à l’abri d’un faux pas. Et surtout, on n’est jamais à l’abri de la niaiserie.

Contre toute attente, et au grand dam du patriarcat poussiéreux, les femmes n’ont plus peur d’être seules.
Pour certaines, c’est même un choix de vie. Et pour beaucoup, c’est devenu un peu lame de considérer le fait d’être en couple — ou de « savoir garder un homme » — comme une victoire. Et tout ça, ce n’est pas par dégoût de l’amour, mais plutôt par envie de mieux. Pour celles qui rêvent encore d’une vie à deux, ça ne se fera plus à n’importe quel prix. On veut être avec quelqu’un qui fait les efforts pour nous prouver qu’il veut être dans cette relation. On veut être chérie, aimée, vue, écoutée, entendue.
Et pour beaucoup d’hommes, ce minimum est impensable — voire castrateur.
Alors, pour l’instant (et peut-être pour toujours), on s’aime nous-mêmes. On aime notre quotidien. On aime nos proches. Et on aime nos copines.

D’ailleurs, en parlant de copines, j’aimerais vous présenter Mélissa, mon ancienne collègue à la peau du visage rebondie par une skincare de qualité. Elle a lancé sa newsletter Toujours kawainé, toujours cute, et je me dis qu’elle n’aurait pas pu trouver un nom plus adéquat.

Mélissa, c’est la meuf au parfum de niche quasiment introuvable et à la paire de lunettes que tu ne trouves que dans cette boutique de ce petit quartier de Séoul. Tous les jeudis, elle vous parle de pop culture et de trends virales. Et dans sa newsletter du jour, elle aborde un sujet qui me tient à cœur : le métissage.
Mélissa va vous parler de white passing, de biais racistes et coloniaux, et d’un beef légendaire entre Taylor Swift et Charli XCX.

Et j’en profite pour vous dire quelque chose qui me tient à cœur depuis la naissance de mon fils :
arrêtez de demander à une maman noire si son enfant métis est vraiment le sien !

Mon fils, ma bataille (lol), est né plus blanc (et blond) que la fille de Nicolas Sarkozy — celle qui cartonne sur TikTok. Et pendant plus d’un an, absolument tout le monde — du corps médical à l’épicier, en passant par le contrôleur du Thalys — était persuadé que mon mioche n’était pas mon mioche.
Et d’un coup, j’étais plongée au cœur des années 70, lors des premières vagues d’immigration en Belgique.
À l’époque où les couples mixtes étaient plus rares qu’un électeur du RN tolérant. À ce moment-là, j’aurais pu comprendre qu’on soit étonné que mon teint foncé tranche férocement avec la pâleur de mon fils.
Mais aujourd’hui ?! Vous ne savez toujours pas que le métissage n’est pas une couleur de peau ? Vous ne savez toujours pas que deux origines peuvent engendrer tout un tas de gosses aux couleurs bien distinctes ? Vous ne savez toujours pas que deux frères, issus des mêmes parents, peuvent avoir des teintes totalement opposées ? L’évolution de nos sociétés ne doit pas seulement être technologique.
À quoi sert d’avoir des voitures volantes si nos cerveaux sont aussi peu développés que celui d’une étoile de mer ?

Be smart or be quiet.

Je peux l'essayer en L ?

Je peux l'essayer en L ?

Par Coumbis Hope Lowie

J’aime les petites fermes perdues dans la campagne bruxelloise, les sacs d’épaule de couleur vive, l’histoire de la mode, les potins mondains, la skincare et les journées tellement remplies et excitantes que tu n’as pas le temps de checker ton téléphone (et encore moins tes mails).

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