J’ai un peu disparu de la circulation parce que j’étais littéralement crevée et que mon fils n’a rien trouvé de mieux que d’avoir le nez bouché et de passer toute une semaine en nuits blanches. Mais je n’ai pas chômé pour autant : j’ai réfléchi à ma prochaine newsletter !
D’abord, j’ai voulu vous parler de toutes les choses que je voulais faire avant de mourir, puisque sous fatigue intense, j’ai réellement cru passer l’arme à gauche. Mais en vrai, c’est un peu barbant et trop gnangnan pour le mois le plus excitant de l’année.

Puis j’ai voulu vous persuader que la recette du bonheur résidait sans doute dans le fait de se bercer d’illusions jusqu’à l’infini, mais je pense que dans la France de Macron et la Belgique des grèves nationales répétées, tout le monde est déjà un peu au courant.

Et si l’univers ne semblait pas déjà assez pesant et morbide, j’ai décidé d’en rajouter une petite couche avec ceci : la plupart des femmes qui parlent d’amour aujourd’hui sur les réseaux sociaux sont persuadées qu’un grand nombre d’hommes mariés sont, se sentent et se comportent comme des êtres misérables parce qu’ils ont épousé une femme qu’ils détestent secrètement. Et le grand écart est tellement bien fait que certaines en sont arrivées à relier tout ça à Travis Barker et Kourtney Kardashian.

Dans cette petite histoire, sommes-nous sur un « All (married) Men Are Trash » ou plutôt un « All (married) Men Are Desperate » ?

Mais, avant tout, entendons-nous bien : ceci n’est pas un texte d’excuse à leur misérabilisme. Parce qu’ils n’ont pas besoin de moi pour ça. C’est plutôt une lettre ouverte à la réflexion. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi les relations amoureuses sont-elles si précaires aujourd’hui ? (Elles l’étaient sans doute tout autant avant, mais les femmes n’avaient alors pas le choix de partir et de décider de vieillir seules et heureuses dans une maison sur la côte calme et bohème d’Ibiza.)
En tout cas, tout ça nous pousse à nous poser des questions cruciales et à donner des réponses tristement malaisantes :

Est-ce que votre mari vous néglige par manque de temps ou simplement par manque d’amour et d’intérêt ? Est-il vraiment super occupé ou cherche-t-il toutes les opportunités possibles — et passe-temps inimaginables — pour passer le minimum de temps en votre compagnie ? Pourquoi votre mari se comporte-t-il comme si vous étiez une pièce rapportée, une chose acquise et usée, devenue un peu trop encombrante ? Pourquoi avez-vous l’impression que vous l’irritez constamment, voire pire, qu’il vous déteste ?
C’est peut-être tout simplement parce que vous n’êtes pas sa Dream Girl.

En 2013, CBS News se demandait déjà si on allait tous finir avec l’amour de notre vie, et la réponse était sûrement que non. Dans cet article de la loose, on apprend aussi que 73 % des personnes mariées interrogées ont avoué qu’elles « faisaient avec » leur mariage parce que le vrai amour s’en était allé. L’angoisse.

Donc imaginez : vous rencontrez l’homme de votre vie. Vos dates se transforment vite en dîners familiaux et en vacances à minimum six heures d’avion. La vie est paisible et rassurante. Vous êtes super excitée de rentrer à la maison tous les soirs et de faire les grosses courses le samedi, et là, tout à coup, vous apprenez que quand votre mec vous regarde, il pense à une chanson de Katy Perry ?

« Faire avec » en amour est sans doute la chose la plus lame sur terre, parce qu’il y a déjà tellement de choses pour lesquelles on est contraints de « faire avec ». Comme les taxes, les impôts, les bouchons à partir de 8h10, les mises en attente interminables pour les prises de rendez-vous, le prix de l’essence, l’odeur de l’haleine des gens dans les lieux publics, les réunions Teams et les Google Meet à 9 h 30…
Tout n’est quasiment qu’entrave et obligation dans cette vie. Mais l’amour ne devrait jamais être l’une d’elles.

La romantique pleinement éveillée et sous SediStress qui est en moi a envie de vous dire que l’amour devrait être notre vent frais, notre brise dans la canicule, un stop à notre fast-food préféré juste avant un long road trip. L’amour doit être aussi excitant et délicieusement familier qu’un marathon Harry Potter et Le Seigneur des Anneaux.

L’amour, ça doit être l’entrée tellement succulente et bourrative qu’on a envie de zapper le plat pour aller directement au dessert. C’est une playlist en aléatoire sur une terrasse chauffée par le soleil de la Toscane. C’est le gros sel marin dans un beurre mou étalé sur une brioche fraîchement cuite. L’amour, c’est le petit plus qu’on choisit, qu’on attend et dont on se languit. C’est sans doute la seule chose qu’on peut totalement choisir dans notre vie. Alors pourquoi se poser avec quelqu’un qui ne fait vibrer notre cœur qu’à moitié ?

Le New York Post et quelques blogs de loveuses désabusées nous disent que votre mari vous a sans doute épousée parce que vous étiez devant lui au moment où il a décidé de sauter le pas. Parce que oui, selon les rumeurs, l’expérience et quelques statistiques, la plupart des hommes qui veulent se marier le font quand ils sont prêts — et souvent, ce n’est pas avec la personne qu’ils ont le plus aimée.

Et on ne peut pas dire que ce soit vraiment par dépit, mais plutôt par convenance paresseuse. Ils épouseraient des femmes qu’ils peuvent se permettre, qui ne demandent pas trop de remise en question. Une femme qui leur plaît mais qui, avant tout, fait rimer amour avec simplicité et facilité. Une femme qui remplit la plupart des critères qu’ils se sont fixés quand ils ont enfin décidé de se passer la corde au cou.
C’est la théorie du taxi jaune. Ou plutôt la Yellow Cab Theory pour les gens qui savent prononcer cream cheese et bagel à la New-Yorkaise :

« Les hommes sont comme les taxis. Quand ils sont disponibles, ils allument leur lumière. Ils se réveillent un jour et décident qu’ils sont prêts à se poser, avoir des bébés, etc. Et la prochaine fille qui monte dans le taxi, boum ! C’est elle qu’ils vont épouser. Ce n’est pas le destin. Juste une chance stupide. »
— tirade éclairée et éclairante de Miranda Hobbs, juste avant de remettre en place ses faux cils.

Et, en plus du timing et de tous ces calculs mathématiques, il faut rajouter la pression sociale et la masculinité toxique, qui poussent beaucoup d’hommes à épouser une femme qu’ils aiment moins — voire pas du tout — mais qui passe mieux auprès de leurs parents, de leur entourage et de leur bande d’amis. La loose et encore l’angoisse.

Là, vous allez peut-être me dire que c’est un gros cliché. Et vous aurez sans doute raison. Parce que bien sûr que oui, il y a des hommes qui épousent leur femme par amour et dévotion. Et encore heureux, sinon à quoi bon ?
Mais regardez un peu autour de vous. Observez les hommes que vous connaissez de près ou de loin. Demandez-leur quels sont leurs critères pour se marier. Et dites-moi combien d’entre eux placent l’amour en priorité. La réponse sera sans doute : pas assez.

Mais alors, comment savoir si l’homme qui partage notre lit et notre emprunt sur 20 ans nous aime profondément, ou s’il a simplement décidé un jour qu’on était un exposant adéquat dans l’équation de sa vie ? Déjà, posez-vous la question : voulez-vous vraiment savoir ?
Parce que je vous l’ai dit au début de cette newsletter : l’ignorance est parfois la meilleure — et la seule — source de bonheur.
Mais si vous êtes comme moi et que vous aimez trop l’amour pour vous satisfaire d’une moitié de passion, je pense qu’il faut poser la question de but en blanc.
On se transforme en héroïne de romcom et on demande un matin, devant les œufs brouillés (et loin des enfants) :
« Est-ce que tu es assis en face de moi aujourd’hui parce qu’il n’y a aucun autre endroit sur terre où tu préférerais être à ce moment précis? Est-ce que tu es là parce que chaque atome de ton être est intimement persuadé que je suis ton âme sœur et qu’il n’y a que moi dans tout cet univers qui puisse faire vibrer ton cœur à cette fréquence ? Ou bien es-tu là simplement parce que moi, j’étais là au bon moment, grâce à une série de circonstances accommodantes qui t’ont poussé à te demander : “Pourquoi pas ?” »

Et franchement, quelle que soit la réponse, je pense qu’il faut avant tout regarder les actes. Ma mère me dit souvent qu’un homme qui t’aime profondément ne voudra jamais te voir souffrir. Il ne voudra jamais te voir fatiguée, dépassée et triste. Un homme qui aime profondément est un homme qui s’implique activement dans le mariage, dans la vie commune, dans les tâches du quotidien, dans l’éducation et la gestion des enfants. L’amour véritable ressemble tantôt à une étreinte, tantôt à un sac de linge propre plié et rangé, tantôt à une épaule réconfortante.

Ah là là, l’amour. La chose la plus naturelle du monde… mais qui semble être la plus dure à obtenir. Et malgré tout, on est des millions et des millions à y rêver et à y penser chaque jour. Parce que tout comme Charles Aznavour, on reste convaincus, malgré tout, que la misère est plus belle dans les bras de l’être aimé.
Mais alors, pourquoi cette discussion sur les raisons qui poussent les hommes à se marier est-elle si importante quand on est une incurable romantique ?
Parce qu’aujourd’hui, le mariage profite souvent plus aux hommes qu’aux femmes — financièrement, socialement et mentalement. Les femmes donnent souvent plus : de leur temps, de leur corps, de leurs ambitions, pour obtenir souvent moins et se retrouver plus précaires, voire carrément dans la mouise quand l’amour se barre.

Alors oui, l’amour, c’est beau et bon, mais la connaissance et le savoir, c’est primordial. Aimez passionnément tout en gardant un œil ouvert sur l’horizon et sur vos solutions de repli.
Parce que dans la vie, rien est sûr. À part la mort et les taxes.

(petite) Shopping list de Noël et au-delà

Je suis née près de Noël. Et pour moi, être née en décembre, c’est un privilège et un super flex — du genre Busta Flex. Mais souvent, les gens regroupent nos cadeaux en une seule occasion, alors que non, en fait. Pourquoi ? On veut plusieurs cadeaux et à des dates différentes. Et si vous êtes en manque d’inspi’, vous pouvez piocher quelques idées ici :

La collab Asics x SHUSHU/TONG pour être coquette corement street.

Les 8 minis parfums Courrèges pour décorer ma chambre et pour pouvoir dire à SDM qu’il avait raison dans Cartier Santos.

L’Histoire d’Orangers de L’Artisan Parfumeur, parce que ça sent la corne de gazelle et les soirées veloutées et secrètes de Marrakech.

Ces merveilleuses Givenchy, pour rentabiliser les nuits à enduire mes talons de beurre de karité.

Ce look de Rihanna. Le manteau de Rihanna. Le sac de Rihanna. Les sandales de Rihanna.

Le look 14 de la collection Métiers d’Art 2026 de Chanel, pour aller boire le thé et me prendre pour la première femme à diriger une centrale nucléaire dans les années 80, en Allemagne.

Le look 18, pour réécouter French Cancan d’Inna Modja.

Le look 26, pour me marier chic et à la va-vite dans une orangeraie de Sicile.

Le look 36, parce que si la jupe n’est pas mini et légèrement indécente, on n’en veut pas.

Le look 76, pour nager dans la polémique Kongolese sous BBL et traitresse du capitalisme.