Vamos a la playa. A mí me gusta bailar. El ritmo de la noche. Sounds of fiesta.
Tout comme Loona (chanteuse à la carrière bien trop courte, si vous voulez mon avis), je veux passer mon été à la plage dans un micro bikini blanc qui crie "faux bronzage californien et télé-réalité sur MTV des années 2000". Pourquoi ? Parce que j’aime danser, le rythme de la nuit et les sons de la fête, bien sûr. Et franchement, existe-t-il chose plus exquise qu’une mangue juteuse fraîchement coupée et dégustée allongée sur du sable fin brûlant ? Je dirais que non. Et je dirais aussi que ces petits bonheurs simples sont souvent gâchés par d’autres petites choses qui nous semblent souvent insurmontables : nos complexes.
Eh oui, Harry ! Malheureusement, on est encore plus critique envers notre corps à l’arrivée de l’été. Du coup, ce qui devait être une saison synonyme de bonheur et de glace au yaourt dégoulinante rime trop souvent avec stress, honte, anxiété sociale et évitement de tout miroir et de la moindre réflexion de ce corps qu’on ne saurait fixer trop longtemps. Si vous ne faites pas partie de ces gens-là, comme dirait Jacques Brel, vous êtes extrêmement chanceux. Mais nous, autres mortels et overthinkers infatigables, redoutons beaucoup l’arrivée des beaux jours parce qu’on sait pertinemment qu’on devra dévoiler nos corps un peu plus que d’habitude.
Et nos sociétés modernes ne sont pas du tout tendres avec nos enveloppes corporelles. Quotidiennement, on scrolle et on se compare. Et quand on ne le fait pas, de parfaits inconnus nous font savoir que nous sommes loin d’être le standard de beauté. Alors, on remarque le moindre excès de peau, le moindre bourrelet, la moindre ridule et autre imperfection. Parfois, ceux-ci semblent grossir à vue d’œil et on se dit que si on n’est pas capable de détourner notre propre regard de nos bras immenses, les autres ne le peuvent pas non plus.
Tout à coup, on se transforme en Cersei Lannister (sans le frère canon et beaucoup trop tactile) et la distance entre notre serviette et la mer se transforme en walk of shame. On est toute nue sur la place publique. Tout le monde nous regarde, nous montre du doigt et ricane. Conséquence : on évite d’aller à la plage, on trouve une excuse pour skipper les journées spa, les soirées piscine et les jacuzzi sexy. On évite de vivre, tout simplement. Et on est persuadé que les autres vivent mieux que nous. Mais on se torture ainsi jusqu’à quand ?
Êtes-vous comme moi ? Est-ce que vous en avez marre de rater des instants de vie par honte et complexe ? Allez-vous vous aussi laisser encore dormir ces magnifiques robes spaghetti imprimées et autres nuisettes dans votre armoire parce que vous trouvez que vos bras ne sont pas assez tonifiés ? Allez-vous également laisser votre été de Sophia Loren vous passer sous le nez parce que vous avez l’impression d’être la seule personne au monde à avoir de la graisse sur le dos ?
Personnellement, j’en ai assez (INAF!) de perdre mon temps à lister mes défauts et de me priver par peur des regards ou remarques déplacés. Plot twist à la M. Night Shyamalan : je prends les choses autrement cet été.
Pas d’amourette ni de romance sous le soleil grec, et encore moins de date imprévu dans une chicha bondée de Marseille. Pas de distraction musclée d’1m91, ni de passe-temps à la taper fade fraîchement coupée. Cet été, j’ai décidé d’être mon propre love interest. On se la joue Miley Cyrus : je me tiens la main et je m’emmène en balade.
Dès à présent, je me jure d’admirer tout mon être avec compassion et d’enfin me considérer comme l’un de ces body goals que je sauvegarde depuis des années sur Instagram. Je chérirai ce corps qui a vécu tellement d’épreuves, de doutes, d’échecs et qui a continuellement survécu. Et même mieux que ça : il a prospéré et (c’est le cas de le dire) m’a portée à bras le corps quand le futur semblait plus sombre que le col de Cirith Ungol. Je lui dois bien ça. Alors, de juillet à septembre, je ne serai que self-love et auto-validation. Parce que ça peut sembler plus cliché qu’un téléfilm du lundi après-midi sur TF1, mais le véritable bonheur commence avec soi-même.
Avec le temps, les larmes et la maturité, j’ai vraiment réalisé qu’on ne recevait que l’amour qu’on croit mériter. Et mon manque de self-love m’a poussée à tolérer des choses inacceptables en amour, en amitié et au travail.
J’acceptais le peu qu’on daignait me donner en me disant que je donnerais le maximum pour montrer ma valeur et prouver que je mérite mieux. Mais je vous tiens la main, et je mets mes lunettes et ma perruque ondulée à la Oprah Winfrey en vous disant ça : notre valeur n’est pas définie par des jugements extérieurs.
J’ai perdu une décennie de ma vie à m’adapter aux attentes des autres, et laissez-moi vous dire qu’on ne sera jamais assez bien pour les gens qui ne nous aiment pas et ne nous considèrent pas profondément.
Alors :
L’empereur dans Mulan dit : « Qu’importe que le vent hurle, la montagne jamais ne ploie devant lui. » Et c’est le mood qu’on devrait toutes adopter. Soyons tellement bien enracinées dans notre amour de soi et notre confiance que rien ne pourrait nous faire tomber à la renverse.
Et pour ça, on doit s’inonder de love, de patience, de tolérance et de temps. Apprenons à être plus tendres envers nous-mêmes et à nous aimer plus que la validation extérieure. Parce que plus grand est l’amour, et moins est important le regard des autres. Soyons égoïstement amoureuses de nous-mêmes.
Je pense que j’ai trouvé une chose plus exquise que la mangue fraîchement coupée : une Coumbis sûre d’elle. Une Coumbis qui se regarde avec admiration. Une Coumbis qui remplit sa petite coupe de champagne sans alcool d’amour et de clémence.
Cette Coumbis peut conquérir le monde et n’attend plus l’approbation d’autrui. Elle ne demande rien que ce qu’elle est en mesure de donner. Et elle n’accepte rien que ce qu’elle mérite.
Tout comme la durée dont a besoin un chêne pour atteindre sa maturité, ça prend un temps considérable de s’aimer correctement. Mais quand on arrive à un certain degré de self-love, on regarde la vie avec des lunettes Miu Miu aux verres teintés de rose. Je mérite l’univers et je vais me l’offrir.
En attendant, je danse sur la plage. Et si un homme émotionnellement aware et sexy veut se dandiner avec moi sur l’autoroute du bonheur, je lui ferai volontiers une petite place. Passez un bel été. (Et voici tout ce dont vous avez besoin pour qu’il soit aussi réussi qu’un barbecue avec des épis de maïs bien bouillis.)
Un sac de plage Alaïa, des Sebago roses et grises, des Brooklyn Crocs, mes Miu Miu Nocturne, une minijupe et un bucket hat Prada, l’Antoninias Buckle bikini, une casquette Ralph Lauren, un Gucci GG Logo Chain bikini en jean, une huile étincelante Soleil Blanc de Tom Ford, des bracelets en jade bon marché, des boucles d’oreilles Completedworks, un collier Heaven Mayhem.
Build Me Up Buttercup – The Foundations : pour vivre comme dans un teenage movie pendant quelques minutes.
These Arms of Mine – Otis Redding : pour une nuit (ou une vie) d’amour mémorable.
Sensation – Jul : à écouter fenêtres baissées, avec un maximum de blush.
Doin’ Time – Lana Del Rey : pour toutes les romantiques forcées d’être des independent girl bosses.
Outside – Cardi B : parce que cet été, si t’es pas dehors, t’as rien compris.
Calm Down – Rema : parce que loveuse un jour, loveuse toujours.
Britty Boy – BB Brunes : pour revivre nos années lycée (mais sans les cigarettes secrètes ni l’école buissonnière).
Don’t Cha – The Pussycat Dolls : parce que je sais que ton copain aimerait bien avoir une copine comme moi, dans le fond.
Lay All Your Love on Me – ABBA : on est formelles : si la vie ne ressemble pas à une comédie musicale, on n’en veut pas.
Lipstick Jungle – Candace Bushnell
Comment gérer le sexe, le business et l’amour quand on est une femme dans la jungle new-yorkaise ? La question de la rentrée.
Ton dernier regard – Oumeyma Amjid
L’amour d’une fille pour sa mère. Ça a fait pleurer ma sœur, donc il est sur ma liste.
Mon seigneur et maître – Tehmina Durrani
Un livre dur et violent que j’ai sans doute lu trop jeune, mais qui m’a marquée à vie.
Julie, Claire, Cécile – Sidney et Bom
Pour l’amour des BD, des colocations et des amitiés féminines.